Quand la politique freine le jeu: le football gabonais encore victime des agendas électoraux

Les matchs de National Foot 1 et 2 reportés à cause de l’élection présidentielle, révélant une nouvelle fois la fragilité du calendrier sportif face aux enjeux politiques. Dans un communiqué officiel publié ce samedi, la Ligue Nationale de Football Professionnel (LINAFP) a annoncé le report des rencontres de National Foot 1 et 2 initialement prévues pour le 9 avril. En cause : l’organisation de l’élection présidentielle. Les matchs concernés sont désormais reprogrammés pour le 30 avril 2025.

Ce report, bien que justifié pour des raisons de sécurité et de logistique, n’en demeure pas moins symptomatique d’un mal plus profond : l’influence persistante de la politique sur le développement du football au Gabon. Alors que les clubs peinent déjà à maintenir une régularité dans les compétitions en raison de problèmes financiers et organisationnels, l’ajout d’interférences politiques vient aggraver une situation déjà précaire.
Une organisation sportive constamment perturbée
Ce n’est pas la première fois que des événements politiques viennent bouleverser le calendrier du football national. Le manque d’anticipation dans la coordination entre les institutions sportives et les autorités politiques révèle une faiblesse structurelle du système. Les clubs, souvent dans des situations financières critiques, voient leur planification compromise, affectant la préparation des joueurs et la qualité du spectacle offert au public.
Les joueurs et supporters lésés
Pour les joueurs, ces interruptions sont plus que de simples reports : elles affectent leur rythme, leur moral, et parfois même leur rémunération, souvent liée aux matchs joués. Les supporters, quant à eux, se retrouvent une fois de plus frustrés par une instabilité qui ternit leur passion et affaiblit la popularité du championnat national.
Un appel à la dépolitisation du sport
Ce nouvel épisode relance le débat sur la nécessité d’un véritable mur entre la sphère politique et la sphère sportive. De nombreux acteurs du football appellent à une réforme en profondeur de la gestion du sport au Gabon, avec une meilleure anticipation des conflits de calendrier, mais surtout une indépendance réelle des instances sportives vis-à-vis des enjeux politiques.
En somme, le football, miroir de la société, subit de plein fouet les conséquences d’un système où la politique prend souvent le pas sur l’intérêt général. Alors que le Gabon aspire à redonner à son sport roi ses lettres de noblesse, il est plus que jamais temps de garantir un environnement stable et professionnel pour que le jeu reprenne enfin ses droits.